Téléscaphe de la calanques de Callelongue (Marseille)

Département des Bouches du Rhône 13

Le téléscaphe de Callelongue a été installé en juin 1967 à l’entrée de la calanque de Callelongue, dans le 8ᵉ arrondissement de Marseille, tout au bout de la route des Goudes. Ce dispositif unique au monde, conçu par l’ingénieur Denis Creissels et le champion de ski James Couttet, visait à faire découvrir les fonds marins de la Méditerranée sans se mouiller. Il s’agissait d’un petit téléphérique sous-marin, long de 500 mètres aller-retour, qui plongeait ses cabines vitrées à 10 mètres de profondeur, le long d’un rail immergé sur le fond marin.

La raison de sa création était double : d’un côté, promouvoir le tourisme marseillais à travers une attraction moderne et spectaculaire ; de l’autre, faire œuvre de vulgarisation scientifique en permettant au grand public d’observer la faune et la flore sous-marines dans un cadre accessible. Le téléscaphe répondait à l’élan d’innovation des années 1960, dans une période marquée par l’essor des loisirs et des grands projets technologiques. Son inauguration a même été retransmise en mondovision, dans une émission internationale de l’ORTF, vue par plus de 30 pays.

Malgré une fréquentation importante — 9 000 visiteurs dès le premier mois, et près de 30 000 au total —, le téléscaphe a cessé son exploitation en 1968, soit à peine un an après son lancement. Plusieurs raisons expliquent cet abandon rapide : le coût très élevé d’entretien, des problèmes techniques (infiltration d’eau, ventilation insuffisante, risques de sécurité), ainsi que l’absence de soutien financier durable. À cela s’ajoutaient les difficultés logistiques d’exploitation en milieu marin, dans une calanque soumise aux tempêtes et au sel.

Le téléscaphe servait donc à offrir une exploration immersive du monde sous-marin, à la manière d’un aquarium mobile et habité. Aujourd’hui, il ne reste que quelques roues métalliques rouillées visibles sur les rochers à Callelongue, en contrebas du sentier littoral. Aucun wagon ni rail sous-marin n’a survécu. Le projet est devenu une curiosité oubliée, mais il reste un exemple marquant des tentatives audacieuses de démocratiser l’accès à la mer par des moyens technologiques, dans un contexte d’optimisme d’après-guerre.

         carte postale de l'époque

Cartographie réalisé a partir de : © IGN Géoportail

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