Département des Alpes Maritimes 06
Le télécabine de l’Esquillon, à Théoule-sur-Mer (Alpes-Maritimes), fut un téléphérique privé et artisanal construit dans les années 1950 par Marcel Michel, mécanicien local travaillant au garage Michel de la commune. Entièrement fabriqué à la main, il reliait la Tour de l’Esquillon, une résidence ou hôtel située en hauteur, à une plage privée en contrebas. D'une longueur d’environ 225 mètres pour un dénivelé de près de 95 mètres, cet ouvrage était une prouesse d'ingéniosité pour l’époque, mis en œuvre avec l’aide de l’entreprise d’électricité de la famille Michel. Ce système visait à éviter aux résidents les longs et difficiles accès pédestres sur les sentiers abrupts de la côte rocheuse.
Le télécabine fonctionnait grâce à un dispositif électrique simple mais efficace, tractant une cabine unique destinée aux allers-retours entre le sommet de la corniche et le rivage. Son usage était strictement privé et saisonnier, réservé aux résidents de la Tour de l’Esquillon. Il illustrait une solution locale et adaptée aux contraintes du relief méditerranéen, dans une période d’après-guerre où de telles initiatives personnelles étaient encore possibles. Le téléphérique s’intégrait parfaitement au paysage côtier et constituait à l’époque un moyen pratique, sécurisé et original pour descendre à la mer sans efforts.
Le télécabine a fonctionné sans interruption pendant plus de 30 ans, jusqu’à une panne majeure survenue dans les années 1980. L’ampleur des réparations nécessaires et leur coût élevé ont conduit à la suppression définitive de l’installation vers 1985. Aucun projet de restauration ou de remplacement ne fut envisagé, et le téléphérique disparut progressivement du paysage. Anecdote amusante et restée célèbre dans les mémoires locales : la chanteuse Annie Cordy, en vacances à Théoule, aurait été bloquée dans la cabine pendant l'une de ces pannes, ce qui alimenta la légende de l’installation dans le folklore régional. Cet événement contribua à accentuer la réputation fragile et artisanale du téléphérique.
Aujourd’hui, aucune trace visible du télécabine n’est conservée sur le terrain. Cependant, il reste vivant dans la mémoire locale et est évoqué dans certains récits et souvenirs historiques, notamment sur des sites patrimoniaux et dans des témoignages d’habitants. La structure disparue fait désormais partie du petit patrimoine oublié de la région de Théoule-sur-Mer, témoin discret d’une époque inventive et pragmatique. Il demeure un bel exemple de solution technique individuelle adaptée à un contexte balnéaire difficile d’accès, et reste une curiosité méconnue mais remarquable du littoral azuréen.
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L'Hôtel de l'Esquillion en 2024 |
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Télécabine et la vue sur la mer |
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Cartographie Google Earth |
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